Les 7 facteurs qui contribuent au burnout!

Stress, « burnout », anxiété sont de nos jours des mots d’usage courant. À ce point, que nous avons l’impression qu’ils sont la caractéristique exclusive de la vie moderne. Rien n’est plus faut…

Nous râlons contre les conditions de vie actuelles parce que nous croyons qu’ils sont le résultat de ce que ce monde actuel a inventé comme société avec ces demandes persistantes, la pression constante, le bombardement incessant de l’information, la rapidité d’exécution qu’engendrent l’Internet et les technologies modernes. Bien que ces phénomènes que sont l’épuisement, le burnout et l’anxiété qui s’y rattache semblent être en augmentation, il serait faux de croire qu’ils sont la particularité unique de la vie moderne. Ils ont toujours existé et font partie inhérente de notre difficulté à respecter les limites de nos capacités humaines et à apprendre à développer des habitudes de vie plus saines. Le texte, ci-dessous, met en perspective un épisode de la vie de Jésus qui illustre fort bien cet état de fait. Les apôtres reviennent de « mission » et sont exaltés par tout ce qui survient. Mais Jésus, nullement impressionné, les encourage à venir à l’écart et à se reposer.

« Les apôtres, s’étant rassemblés auprès de Jésus, lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné. Jésus leur dit : Venez à l’écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car il y avait beaucoup d’allants et de venants, et ils n’avaient même pas le temps de manger. Ils partirent donc dans une barque, pour aller à l’écart dans un lieu désert. Beaucoup de gens les virent s’en aller et les reconnurent, et de toutes les villes on accourut à pied et on les devança au lieu où ils se rendaient. »  (Marc 6:30-33)

Ce bref texte de l’évangile de Marc met en perspective les 7 sources les plus courantes rattachées à l’épuisement. Malgré le fait qu’elles aient été écrites depuis près de 2000 ans, elles demeurent d’une actualité fascinante.

1- Les gens 

«Beaucoup de personnes… » v.33

Les études modernes confirment cet élément précis de ce passage du Nouveau Testament. Le plus grand « stresseur » dans la vie est la personne humaine. Contrairement à ce que l’on croit communément, ce n’est pas l’ampleur de la tâche ou la somme de travail à abattre. Ce sont les gens derrière. Cela peut être, pour une maman par exemple, les exigences multiples des enfants qui réclament et demandent constamment. Pour un employé, il peut s’agir des demandes intransigeantes d’un supérieur excessivement demandant. Parfois dans le mariage, cela peut provenir des sollicitations pressantes d’un conjoint insatisfait. Jésus et les apôtres n’étaient pas à l’abri de ces pressions humaines. Ils étaient entourés de gens aux besoins immenses qui les pressaient de toutes parts sans arrêt.

2- Les tâches 

(tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné. V.30)

Bien que la somme de travail ne constitue pas la première source de stress, cela ne signifie pas qu’elle est sans effet. Dans ce texte particulier, les disciples semblent être grisés par tout ce qu’ils ont fait et tout ce qu’ils ont enseigné. Bien des gens puisent leur valeur dans ce qu’ils font davantage que dans ce qu’ils sont. Dans notre société, celui qui abat du gros boulot est valorisé et, pour sauvegarder sa valeur aux yeux des autres, il faut qu’il en fasse toujours plus. Ceux qui sont en dépression ou en convalescence suite à un épuisement peuvent vous raconter tous les sarcasmes et tous les jugements dont ils sont l’objet. Ils sont traités de lâches, de paresseux, de profiteurs. Cela en dit beaucoup sur ce quoi nous accordons de l’importance. La tâche devient plus importante que la personne humaine. Mais, bien sûr, pas aux yeux de Jésus…

3- Les changements

 « Car il y avait beaucoup d’allants et de venants… »  v.31

Selon Han Selye, le stress est considéré comme « le taux de résistance à l’usure de l’organisme ». Une large portion du stress provient des changements constants auxquels la personne doit constamment s’ajuster. Nous ne pouvons vivre sans changements puisque la vie n’est pas statique. Cependant, trop de changements use la personne jusqu’à ce qu’elle « brûle » toute son énergie. Le va-et-vient incessant et la tourmente de la vie nous obligent, pour rester en santé, à rechercher ces temps de calme, de stabilité et de repos où nous pouvons retrouver nos forces et notre vitalité.

4- Les priorités

« … ils n’avaient même pas le temps de manger. V.31)

Jésus avait bien vu que ses disciples malgré leur extase et leur engouement pour tout ce qui se passait manquaient profondément de sagesse. Enivrés par leur succès, absorbés par leurs tâches, ils ne prennent même pas le temps de manger. Il y a parfois ce danger de croire que la vie spirituelle, si exaltante soit-elle, puisse enfreindre les lois naturelles de la vie. Une des grandes caractéristiques d’une vie et d’une activité spirituelle véritable et profonde est l’équilibre. Jésus utilise un événement qui met en perspective à la fois les dimensions naturelles et spirituelles sans que les deux ne soient en conflit ou en opposition.

5- L’engouement

 « Les apôtres, s’étant rassemblés auprès de Jésus, lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné. »  v.30

Les gens qui subissent un « burnout » ne se sont pas épuisés parce qu’ils n’aiment pas ce qu’ils font ou parce qu’ils sont paresseux. Au contraire, ils sont des gens actifs (hyper), performants et passionnés par ce qu’ils font à ce point tel qu’ils finissent par dépasser leurs limites. Leur exaltation et leur passion deviennent des éléments qui se retournent contre eux. Ils sont un peu comme ces jeunes qui aiment les sensations fortes des sports extrêmes et qui poussent et poussent leurs limites en défiant davantage le danger et la mort. Ils finissent par les rencontrer au détour. L’exaltation doit être tempérée par le réalisme.

6- Nous-mêmes

 « Les apôtres, s’étant rassemblés auprès de Jésus, lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné. »  v.30

Enfin, il existe des facteurs rattachés à notre propre personne. Ce qu’on appelle des facteurs de personnalité. Dans le cas du burnout, les personnalités du type A sont à risques : ils sont : extravertis, ambitieux, rigidement organisés, très conscients de leur statut, impatients, anxieux et proactifs. Ils sont des « bourreaux de travail ».

7- Le contexte

« Beaucoup de gens les virent s’en aller et les reconnurent, et de toutes les villes on accourut à pied et on les devança au lieu où ils se rendaient » v.33

Enfin, le milieu exigeant et stressant peut soutirer toute l’énergie d’une personne. Ces milieux sont caractérisés par des exigences constantes et soutenues et un manque flagrant de soutien. Les buts sont élevés et la performance valorisée de façon excessive au prix et au mépris des émotions.

Il est important de saisir l’importance de tous ces facteurs. Ceux qui nous appartiennent en propre et ceux qui proviennent de notre milieu. Faire les ajustements nécessaire et le premier et le meilleur moyen de prévenir l’épuisement.